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    RETOUR SUR LA CONFERENCE « REGARDS ET PROJECTIONS SUR LES MUTATIONS D'UNE CAPITALE, PEKIN »

    18/09/2019
    Promotrice d’ouverture culturelle, l’UCLouvain tourne son regard vers la Chine et vous propose un cycle de conférences gratuites, ouvertes à tous et visualisables à souhait. Retour sur la première conférence du 6 mai « Regards et projections sur les mutations d’une capitale, Pékin » de Nicolas Godelet.

    Plus de 85 participants se sont présentés ce lundi 6 mai au Studio 13 de la Place Agora pour écouter Nicolas Godelet sur la thématique passionnante – et vécue par l’orateur – des mutations de Pékin. La conférence a été filmée, nous vous en résumons le contenu.

    L’ORATEUR : Nicolas Godelet

    Nicolas Godelet s’intéresse à la Chine pendant ses études d’ingénieur civil architecte à l’UCLouvain. L’infatigable globe-trotteur intègre l’option « mandarin » enseignée par la professeure Françoise Paron. En 2002, il décroche une bourse d’un an pour parfaire son apprentissage à Beijing. Un voyage dont il ne reviendra pas, ou tout juste pour revoir sa famille originaire du Condroz namurois.

    En 2008, il fonde l’unique atelier architectural à capitaux belges enregistré en Chine, « Gejian Architects & Engineers ». Sa maîtrise de la langue, de l’écriture et son réseau lui valent plusieurs contrats étatiques de transformation du patrimoine architectural en des lieux de vie à la fois chargés de leur âme d’antan et adaptés à la société actuelle.

    Dirigeant aujourd’hui une équipe pluridisciplinaire et internationale d’une vingtaine de collaborateurs en plein cœur de Pékin, Nicolas, toujours aussi animé par les défis, finalise en ce moment la construction du pont futuriste Chang'an, une prouesse se distinguant par son acier soudé en une pièce de 45.000 tonnes (4 fois la tour Eiffel !) qui sera inaugurée par le Président Xi Jinping le 1er octobre prochain.

    LA CONFERENCE : « Regards et projections sur les mutations d’une capitale, Pékin »

    En trente ans, Pékin a complètement changé de visage. Et ses mutations présentes seront bien supérieures à celles du millénaire passé. Pour cause, la population de la capitale chinoise est passée de 4 à 25 millions d’habitants ! Une croissance hors norme qui éprouve sa configuration entourée de montagnes et ses ressources en eau amenées par les fleuves-mères Chaobai et Yongding.

    Quelles ressources pour demain ? Quelle mobilité ? Que doit-il advenir de la ville ? La question du futur, cruciale dans le cas de Pékin, préoccupe toutes les villes chinoises.

    En quête d’un nouvel équilibre, Pékin doit se réinventer, ramener des espaces verts, favoriser la régénération des nappes phréatiques, rouvrir la circulation, et surtout diminuer sa population permanente. Une transformation primordiale et au demeurant fort complexe.

    Pour désengorger le centre, les autorités ont approuvé une extension de la ville au sud de Pékin, un projet colossal à la forme d’un triangle de 100 kilomètres de côté.

    Inspirées par le système stellaire de Rotterdam, les autorités vont créer la capitale satellite de Xiong’an. Partant du sud de Pékin, ce nouveau lieu de vie rejoindra le bord de mer après Tianjin à l’est et Baoding à l’ouest. Il sera destiné à accueillir les personnes sans permis de résidence et les sociétés d’état.

    Le bureau d’architecture de Nicolas Godelet intervient sur une partie de ce projet d’agrandissement de Pékin tout en s’attelant à régler les problèmes existants de la ville.

    Sur fonds illustrés du quotidien chinois, Nicolas expose comment, en se basant sur tous les éléments du milieu (politiques, économiques, symboles, habitudes, énergie, …), il réalise une architecture durablement intégrée à son environnement.

    Une vision holistique conforme avec l’esprit de simplicité et de modestie recherché par le Président Xi Jinping doublée d'un signal que les villes rompent avec la modernisation effrénée des années 2000 afin de se trouver une identité propre.

    Outre l’expansion de la ville de Pékin, son bureau Ng Lab œuvre à régler les problèmes pékinois de circulation des personnes et de transition énergétique, constatant au passage que la technologie avance très vite tandis que la société pas forcément.

    Quelques réalisations citées au cours de la conférence :​


    Premier tramway à induction sur 8 kilomètres (une technique militaire passée au civil pour une recharge ultra-rapide et sans batterie).


    Première trame aérienne dédiée aux vélos sans moteur (un pari public pour 2035 de relier les quartiers résidentiels en évitant les traversées de carrefours).

    Construction de la future Ambassade de Belgique à Beijing en partant du recyclage et de la transformation de ses déchets en de nouveaux matériaux.


    Construction du Pont de Chang'an (via un système de calcul en temps réel traditionnellement utilisé en aérospatial et aéronautique partagé ici entre tous les corps de métier).


    Rénovation des hauts fourneaux et tours de refroidissement du District de Shougang pour en faire des lieux d’habitat durables (une partie des Jeux d’hiver 2022 se déroulera là-bas).


    Etudes sur les matériaux fibreux avec les universités pour développer des mélanges écologiques résistants et ainsi régler une partie des 40% de la pollution mondiale émise par le secteur de la construction.

    Que conseille-t-il aux curieux de la Chine ?

    De se plonger dans la ville de Pékin pour en connaître les habitudes et les réflexes. Nous n’avons pas les mêmes politesses, il faut garder de la distance et du respect pour chacune des cultures. Alors que la Chine ne parvient pas à se mettre en valeur et à montrer ses visages vrais aux médias, seules les personnes qui visiteront le pays et ramèneront leur avis aideront les autres à penser différemment.

    LA VIDEO 

    Le contenu de la conférence dépasse de loin ce bref résumé. Immergez-vous dans la vie pékinoise en regardant à loisir cet enregistrement gracieusement financé par l'UCLouvain et hébergé sur la chaîne YouTube de l'université.

     


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